Le lancement de la nouvelle Caméra Photothermique Active (CPA) est proche. Alors, malgré les circonstances actuelles (COVID-19), nous restons mobilisés car nous avons à cœur de vous faire partager les avancés sur ce produit. Après vous avoir parlé de ses résultats très prometteurs et de son nouveau design, nous vous parlons aujourd’hui du futur logiciel CND qui accompagnera la nouvelle CPA.
Nous avons interviewé 3 utilisateurs experts qui travaillent depuis le début sur ce projet et qui ont donc connu l’évolution de la CPA et surtout de son logiciel :
Axelle ELRIKH
Ingénieur méthodes R&D chez Framatome Intercontrôle
Stéphane BOURGOIS
Technicien méthodes CND chez Framatome
Yannick CAULIER
Expert méthodes CND chez Framatome
Nous vous restituons ci-dessous sous forme de synthèse leurs réponses à nos questions ainsi que leurs commentaires qui nous servirons pour optimiser notre futur logiciel CND.
Pouvez-vous nous parler du logiciel actuel utilisé avec la CPA : fonction(s) principale(s), point(s) fort(s), point(s) à améliorer ?
La fonction principale de ce logiciel est de piloter la chaîne complète d’acquisition et d’analyse de la CPA. Pour ce faire, il pilote le laser et la caméra, il enregistre les données et il restitue une image thermographique de la pièce après le contrôle. L’utilisation d’outils de mesures et de filtrage permet d’améliorer le signal.
Le point fort du logiciel est sa capacité à piloter à la fois le laser (puissance, vitesse de déplacement, qualité de la ligne) et la caméra ainsi qu’un axe de rotation. Et il permet bien évidemment de fournir le résultat.
Le premier point à améliorer serait l’acquisition et le traitement du signal. Les signaux tels que présentés ne sont pas suffisamment travaillés pour pouvoir être présentés directement à un néophyte et la qualité des images pourrait être meilleure. Il s’agit encore d’un outil de spécialiste dont l’ergonomie, la prise en main et la robustesse sont à améliorer. Le logiciel actuel n’est pas adapté à l’utilisation d’un produit sur étagère.
Le deuxième point à améliorer serait d’obtenir un outil de rapportage simple et intuitif d’utilisation. C’est un gros point à améliorer pour les futurs utilisateurs.
Le dernier point à améliorer serait la partie calibration / vérification. Avec le logiciel actuel, c’est une source d’erreur car il y a beaucoup de vérifications qui se font en 2 voire 3 étapes alors que 2 clics devraient suffire. L’ergonomie, la rapidité (quelques clics) pour vérifier que le système est bien ajusté, que l’on a la bonne puissance, la bonne largeur de ligne, que le décalage ligne pixel / ligne laser est bon, etc. : tous ces éléments-là doivent être facile à mettre en œuvre et à vérifier. Globalement, l’inspection doit être simplifiée pour arriver au résultat en 1 clic, avec affichage de l’image traitée, sans trop de modifications, pour que l’utilisateur puisse voir directement où sont les indications notoires et non notoires.
Depuis le début de notre projet de collaboration, vous avez eu l’occasion de voir ou d’utiliser le logiciel CND de Edevis DisplayIMG 7 (DI7), qu’en avez-vous pensé ? Qu’appréciez-vous dans ce logiciel ?
Premièrement le logiciel CND est beaucoup plus facile à utiliser. Ils ont eu l’intelligence de reprendre l’interface Windows, donc tout de suite c’est très instinctif. En un rien de temps, j’ai réussi à l’utiliser, faire des rapports, traiter des images, les mettre sous le bon format, placer des outils, intégrer des images dans des rapports, etc. Le logiciel CND intègre toutes ces petites fonctions qui sont assez évidentes aujourd’hui et qui, lorsqu’on ne les a pas, rendent tout plus compliqué. Il est possible de manipuler les signaux, de faire des glisser/déposer. Ils ont aussi beaucoup plus d’options de traitement du signal et c’est ce qui nous manquait vraiment avec le logiciel actuel. On peut appliquer beaucoup plus de filtres qui sont très intéressants. On peut faire des mesures avec des outils de ROI (distance, surface, etc.), autres qu’un simple cadre. On peut faire des moyennes de signaux. On peut mettre plusieurs signaux sur une même image thermique. Beaucoup de petites choses que l’on n’avait pas et qui font la différence. De par sa conception, il est déjà beaucoup plus développé que le logiciel qu’on a actuellement.
Quel est, selon vous, le point fort de DI7 ?
Je voudrais commencer par préciser que la CPA reste un outil d’experts qui doit être manipulé par des utilisateurs formés. D’une part, pour le côté sécurité qui est très important et d’autre part, pour le côté compréhension qui l’est également afin de comprendre les signaux que l’on va obtenir. Par exemple, dans le cas phare de la CPA qui est le contrôle de roues Pelton, il faut être un minimum averti pour pouvoir distinguer les défauts essentiels des défauts qui ne sont pas essentiels. Ce qui veut dire que, même s’il faut que l’utilisateur soit expert dans la technique de la CPA, il faut quand même avoir un logiciel qui puisse être pris en main assez rapidement. C’est le cas avec le logiciel CND DI7 de Edevis. Il a été fait pour que ce soit, avant tout, un logiciel pour l’opérateur et non pour des experts.
Qu’attendez-vous absolument du futur logiciel CND et quelles seraient les améliorations indispensables à apporter pour qu’il soit commercialisable et adapté au public visé ?
J’attends simplement qu’il réponde en tout point à la spéc que l’on a écrite. Mais le point sur lequel il faut qu’Edevis travaille encore c’est tout ce qui a trait à ce qu’ils ne connaissaient pas avant : la CPA et le réglage de la ligne laser. C’est le point le plus important et je sais que les ingénieurs d’Edevis sont en train de travailler dessus. Il s’agit d’un paramètre essentiel du logiciel CND correspondant à une ligne pixel virtuelle réglée sur la ligne laser physique réelle. C’est purement logiciel mais ce n’est pas si simple à mettre en œuvre. Sur le logiciel actuel, on peut positionner la ligne pixel sur la ligne laser, on peut faire ce réglage-là. Cela nous permet également de vérifier et de mesurer l’homogénéité de la ligne laser. C’est très important pour nous de pouvoir avoir la main sur le positionnement de la ligne parce que ça conditionnera toute l’acquisition. Si on veut mettre un offset de manière volontaire ou simplement vérifier que c’est bien aligné, cela peut nous servir. Finalement, c’est presque comme un étalonnage préliminaire à toute acquisition qui nous permet de vérifier que les 2 lignes sont bien alignées. C’est là-dessus que l’on attendra le plus Edevis au tournant parce qu’on sait que pour le reste, ils sauront tout faire.
D’autre part, quand on fait des acquisitions en série sur chantier, les rapports sont faits à la main et il nous arrive de nous perdre quand on fait 25 acquisitions dans une journée. C’est quelque fois compliqué de ne pas s’embrouiller. Donc si on avait un rapport automatique, tout de suite ça simplifierait beaucoup les choses.
Pour finir, il est important qu’à chaque étape, et surtout dans la phase de validation actuelle, les opérateurs soient mis dans la boucle afin qu’ils puissent utiliser le logiciel et faire leurs retours. C’est très très important parce qu’au final ce sont eux les futurs opérateurs sur site. Ne jamais oublier pour qui ce logiciel sera fait.
Merci à Axelle, Stéphane et Yannick pour leurs remarques et leurs conseils qui seront pris en compte dans la future version du logiciel CND que nous vous feront découvrir prochainement.
Vidéo d’illustration de manipulation du logiciel CND
Exemple de traitement sur deux défauts facilement détectables
Sur les défauts très marqués, le signal bipolaire qui sert de critère de détectabilité est déjà présent avant le traitement (voir courbes sous les images infrarouges à gauche ci-dessus), mais le traitement appliqué permet de normaliser le signal et de l’accentuer, ce qui le rend plus facilement détectable.
Exemple de traitement sur deux défauts difficilement détectables
Sur les défauts ci-dessus, sans traitement il est impossible de détecter le défaut ou de le dissocier de l’environnement sain. Grâce à la qualité d’image obtenue et au traitement utilisé, le signal caractéristique bipolaire est identifiable immédiatement, ce qui rend le défaut instantanément détectable. Il est ainsi possible d’envisager une sanction automatique des défauts.
Prochainement de nouveaux éléments vous seront communiqués sur ce produit avant son lancement officiel en Juin 2020.
Restez connectés au LinkedIn de notre expert CND, Richard HUILLERY, pour découvrir très prochainement le visuel final et le nouveau nom de la CPA !
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